Le Ministère du Commerce chinois a publié une annonce il y a quelques jours déclarant la fin des enquêtes anti-dumping sur les exportations de vin de l’Union européenne en Chine. Cette annonce intervient après que les industriels de l’Union européenne et de la Chine du vin aient atteint un protocole d’accord le 18 mars dernier.
Ces enquêtes avaient été lancées par le ministère chinois le premier juillet 2013 et avaient provoqué de grandes difficultés sur le marché du vin en Chine. En parallèle à l’enquête, un dialogue « Business-to-business » entre l’industrie du vin de l’Union européenne, représentée par le Comité européen des entreprises vinicoles (CEEV) et l’Association des consommateurs de vins chinois (CADA), avait été amorcé en novembre 2013 à Pékin et a grandement contribué à résoudre le problème.
Un accord essentiel pour les producteurs européens
Le commissaire de l’agriculture de l’Union européenne Ciolos Dace a dit dans un communiqué de presse ce vendredi, « accueillir positivement la solution qui a été trouvé par les deux parties. Nous espérons maintenant que l’interrogation entourant les exportations de vin de l’Union européenne est maintenant clairement résolue et ceci est une très bonnes nouvelles. »
Il poursuit en affirmant avoir « renforcé la collaboration et la coopération avec la Chine dans le secteur agricole au cours des quatre dernières années. Nous sommes engagés à aller plus loin, parce que les avantages que représente cette collaboration pour les producteurs comme pour les consommateurs en Chine et en Europe sont très clairs. J’attends maintenant avec impatience de travailler avec mes homologues du Gouvernement chinois pour renforcer sur ce résultat. »
En effet, cet accord était essentiel pour les vins européens au vue de l’importance prise par les exportations vers la Chine ces dernières années. De 2007 à 2012, le marché des vins chinois a connu une croissance significative. Les exportations de vin de l’Union européenne en Chine se sont élevées à 764 millions d’euros en 2012, dont 71% étaient de France.
L’objectif de Pékin reste de protéger la production nationale
Le protocole d’accord atteint entre CEEV et CADA pendant ce dialogue contient malgré tout une contrepartie importante au retrait des plaintes et à l’arrêt des enquêtes anti-dumping du gouvernement chinois. Cela concerne principalement un accord sur l’aide technique et la coopération entre les deux partis dans le but de développer une production nationale chinoise pouvant rivaliser avec les exportateurs européens. Cette aide technique sera fournie pendant une période initiale de 2 ans.
La fin de l’enquête a donc été rendu possible par la promesse par les autorités de l’industrie du vin de l’Union européenne de fournir un certain nombre d’aide technique dans les domaines de la culture de vigne et une aide dans les techniques de mécanisation de la production, dans le contrôle de la qualité et dans l’approche commerciale.
Cela concernera notamment l’opportunité pour les viticoles chinois de réaliser des visites d’étude en Europe, d’assister à des séminaires et des formations sur tous ces sujets. Les deux parties échangeront des informations de façon permanente afin d’optimiser la réussite de ces projets. De façon plus générale, l’objectif de l’industrie chinoise comme européenne est d’améliorer la connaissance du vin parmi les consommateurs chinois et de promouvoir l’appréciation du vin et de sa culture en Chine.
Ceci-dit, au travers de cet accord, Pékin garde la même ligne de conduite qui l’a poussé à lancer ses enquêtes sur l’exportation des vins européens. Développer et protéger une production nationale pouvant rivaliser avec les pays européens, mais aussi le Chili, l’Australie et les États-Unis. Dans un premier temps afin de renforcer le monopole sur le marché intérieur, où déjà 80% de la consommation vient de la production chinoise, et pour ensuite devenir un acteur majeur de la production viticole au travers le monde et développer les exportations.
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